Critique – Impurs – David Vann
« Famille, je vous hais », cette phrase d’André Gide semble bien être le fil conducteur de l’oeuvre de David Vann (« si seulement il pouvait exister un moyen de vomir sa famille » pense le « héros » à la page 110), auteur américain qui vient de publier son troisième roman. Cette fois-ci, il nous emmène à Sacramento, loin de l’Alaska glacial où il situait les actions de « Sukkwan Island » et de « Désolations ».
Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère qui veille sur lui comme s’il était la prunelle de ses yeux. Ne pouvant fréquenter l’université (faute d’argent ?), cet orphelin d’un père dont il ne connaît pas l’dentité passe ses journées à méditer en s’inspirant du mouvement New Age (théories Gaïa etc…) et à se masturber. Ces pratiques n’arrangent pas l’équilibre psychologique du jeune puceau ! La vie de la mère et du fils est rythmée par les visites de la grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer à la maison de retraite et par les « descentes » à l’improviste de la tante Helen qui jalouse l’affection que porte sa mère à sa sœur et à son neveu et de Jennifer, la cousine de 17 ans, allumeuse et manipulatrice.
La première partie du roman nous montre l’affrontement malsain entre les cinq membres de cette famille qui n’est qu’un leurre. Leur vie est réglée par des rancoeurs, des non-dits, des secrets. Cette partie est la plus intéressante d’Impurs car on sent que le drame couve. Il arrive une centaine de pages avant l’épilogue et là, j’avoue que l’affrontement entre la mère et le fils ne m’a pas convaincue. Trop de longueurs, des dialogues qui sonnent faux, la sortie est ratée et c’est bien dommage.
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