Critique – La religion – Tim Willocks

Critique – La religion – Tim Willocks


Après le massacre de sa famille, le jeune Tannhauser est emmené par Abbas, qui lui a sauvé la vie, au cœur de l’Empire ottoman. On sait qu’il y fut janissaire. De retour dans le monde chrétien, bien qu’il affirme son incroyance, l’homme est un mercenaire et un trafiquant. Il est accompagné de Bors, le colosse anglais, et de Sabato, un Juif italien aux manières raffinées. Tous deux sont des métaphores de leur ami : à la fois dur et tendre.

Intéressés par sa connaissance du monde arabe, les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean le font venir sur l’île de Malte alors que les troupes de Soliman le Magnifique s’apprêtent à en faire le siège. Ils utilisent la ravissante Carla pour « piéger » l’Allemand. La Comtesse lui demande en effet de retrouver son fils abandonné à la naissance quelques années plus tôt.

Tannhauser, qui aime tant défier la mort, ne sait pas encore qu’il met le pied en enfer. Alternant séances de combat bien sanguinolentes et moments poétiques, « La religion » est, sur fond de guerre de religions et de choc entre les civilisations, une interrogation sur les frontières mouvantes entre le Bien et le Mal.

EXTRAITS

  • « mais en ces temps modernes seuls les fous confondaient la dévotion à Dieu avec la moralité. » (p. 50).
  • « ce qui est visible, ce qui est connu, est minuscule comparé à ce qui ne l’est pas, et la plupart des notions de Dieu se nourrissent de notre ignorance. » (p. 139).
  • « puis il retourna dans la purge sanglante qui lacérait présentement le visage de la plaine tordue de chaleur. » (p. 637).

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