Critique – Les intéressants – Meg Wolitzer – Éditions Rue Fromentin
Julie est une adolescente banale issue d’une famille modeste vivant dans une banlieue américaine sans avenir. Sa vie est bouleversée à son arrivée dans un « Summer camp » où les arts sont mis à l’honneur.
Elle y rencontre cinq jeunes fascinants qui se surnomment modestement « Les Intéressants ». Cette fille a priori sans charme va elle aussi devenir une « Intéressante ». Son humour et un certain talent d’actrice vont conquérir ses nouveaux amis. Ils ne se quitteront plus ou presque… Julie, devenue Jules, devient même le pivot du groupe.
Sur plus de 40 ans, du Watergate, qui sonne la fin des illusions sur la probité de la classe politique, à nos jours, les protagonistes passent de l’adolescence à la maturité tout en restant proches les uns des autres, physiquement ou en pensée.
Meg Wolitzer croque comme personne la psychologie de ses « héros » : Ash, la petite fille riche qui essaie d’expier sa situation enviable en devenant une femme exemplaire ; Ethan, un surdoué des films d’animation qui devient le mari de la première, mal à l’aise avec le succès et l’argent ; Jules, jalouse de sa meilleure amie mais psychothérapeute adorée de ses patients ; Goodman, le frère d’Ash, un garçon accusé d’avoir commis un crime ; Jonah, fils d’une célèbre chanteuse de folk dont le rêve de devenir musicien fut brisé dès l’enfance ; Cathy, celle qui rêve de devenir danseuse alors que son corps trop plantureux l’en empêchera. Enfin, il y a aussi Dennis, le mari de Jules, un type bien englué dans la dépression.
Il n’y a ni bons, ni méchants dans « Les intéressants », juste des êtres en proie à leurs passions et bringuebalés par les aléas de la vie et c’est le cœur serré qu’on les voit vieillir comme si nous regardions dans un miroir le temps qui passe.
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.
+ There are no comments
Add yours