Critique – Lointain souvenir de la peau – Russel Banks
Le Kid, la vingtaine et un physique d’adolescent sous-alimenté, vient de sortir de prison. Bracelet électronique à la cheville, il rejoint un « no man’s land » où se retrouvent tous les délinquants sexuels que la société ne veut plus voir. Ce bourbier situé sous un viaduc qui relie la banlieue de Calusa (Miami ?) à son centre ville a l’avantage d’être situé à plus de huit cents mètres de lieux accueillant des enfants.
Qu’a donc fait le Kid pour subir cet isolement ? On le saura plus loin dans le livre. L’acte qui lui a valu cette condamnation n’est que la conséquence d’une éducation qui ne lui a inculqué aucune valeur morale (sa mère, un brin nympho, n’a pas eu ni le temps, ni l’envie de s’occuper de son fils. Résultat, son seul ami est un iguane affublé du nom d’Iggy) et d’une misère sexuelle qu’Internet et les possibilités de visionner des films pornos favorise.
Un jour, un homme, professeur de sociologie à l’université, débarque dans le taudis du Kid pour y mener une enquête sur les sans-abris. D’abord méfiant, le jeune garçon va se lier d’amitié avec ce personnage mal sans sa peau.
Avec ce portrait tout en finesse d’un garçon attachant, Russel Banks dénonce l’hypocrisie d’une société puritaine qui dénonce toutes les déviances, surtout sexuelles, alors qu’elle inonde ses enfants d’images pornographiques.
A l’heure où le virtuel peut l’emporter parfois sur le réel, le titre du roman colle parfaitement à son contenu.
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