Critique – Sanglantes confidences – John Gregory Dunne
Roman culte outre-Atlantique, s’il en est, « True confessions » revient sur un fait divers survenu à Los Angeles dans les années 1940.
Une femme de petite vertu est retrouvée coupée en deux. Ce meurtre inspira, outre John Gregory Dunne, un certain James Ellroy pour l’écriture du « Dahlia noir ». L’enquête policière a peu d’importance. Ce roman noir vaut surtout pour le portrait de deux frères, deux Irlandais qui ont réussi à sortir de leur condition en devenant, l’un flic, ex-boxeur raté, l’autre haut dignitaire de l’Église catholique qui avoue n’avoir « aucun don pour aimer Dieu ». En se confessant, ils vont dévoiler les turpitudes de la police et les appétits sexuels des prêtres qui prônent l’abstinence à leurs ouailles. Sans oublier leur cupidité sans frein.
Dans cette communauté qui a fui la misère, la solidarité n’est pas en vain mot. Et cette entraide peut aller parfois jusqu’à la mise en place d’un système mafieux…
Dénonciation de l’hypocrisie de l’Église catholique, ce polar, truffé de dialogues savoureux empreints de cynisme, de grossièreté et d’humour, témoigne d’une époque, celle des années 40 aux États-Unis. Dommage que les longueurs et la multiplication des personnages plombent un peu le rythme du récit.
EXTRAITS
- « Flics et curés, c’étaient les deux mamelles du Heights. Fameux pour ça et ses ivrognes, ses charbonniers et ses bookies. Un ou deux braquages, un contrat à l’occasion. Devenir curé, c’était une façon de s’en sortir. Ça et entrer cher les cognes. »
- « Il avait cet irrésistible sourire d’Irlandais quand il était bourré, mais à la fin il était bourré si souvent que le sourire le quittait plus, même quant il était à jeun. »
- « Des fois je me dis que toute ma cervelle est dans mon con ». Corinne avait dit comme ça.
- « Merde , Des, elle tenait pas mal de Mary Margaret, la Mère. Toujours le chapelet aux doigts. Étant môme, je croyais que les perles faisaient partie de sa main. Comme les verrues. »
- « Il s’est dégoté une chouette petite combine avec toutes ces faces de tortilla. D’abord il leur vend les faux papiers, après ça il leur fait charrier de la merde à la pelle pour payer les cartes. Un dollar la journée, et toute la vie pour payer. Les Mexicains, c’est l’idée qu’ils se font du paradis. »
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