Critique – Snuff – Chuck Palaniuk
Le titre fait clairement référence aux « snuff movies », films d’horreur ou pornographique dans lesquels les acteurs sont réellement assassinés. Voilà de quoi racoler le lecteur amateur de sensations fortes. N’ayant jamais lu Chuck Palaniuk et ayant lu de bonnes critiques dans la presse spécialisée, je me suis laissée tenter par son dernier opus où il est question d’une certaine Cassie Wright, ex-star du porno sur le retour, qui s’est lancé un pari : se faire sauter par six cents hommes. Histoire d’établir un record mondial. Pourquoi une telle gageure ? Pour, au cas où elle mourrait, assurer l’avenir de l’enfant qu’elle aurait eu quelque vingt ans plus tôt à la suite d’une scène avec un acteur X.
L’auteur donne la parole à trois des 600 candidats : les numéros 72 , 137 et 600. L’un pense être le fils de Cassie et il entend bien sauver sa mère de cette déchéance, lui qui a connu ses premiers émois sexuels (c’est le moins que l’on puisse dire!) en visionnant les films de celle qu’il pense être sa génitrice. L’autre est un animateur télé qui veut se prouver qu’il n’est pas homosexuel. Le dernier est un ancien partenaire de la reine du porno et, pense-t-il, le père de son enfant.
Le roman démarre plutôt bien à la manière d’une émission de téléréalité trash (ce qui aurait pu occasionner de la part de Chuck Palaniuk une critique en règle de ce type de programme). Les candidats se retrouvent dans une espèce de vestiaire sordide où se mêlent des odeurs peu ragoutantes de sperme et de sueur. Chacun des trois protagonistes décrit son environnement et les motivations qui les ont poussés à s’inscrire à ce « gang bang ». Sheila, régisseuse du « spectacle » et assistante de Cassie, est l’autre instigatrice de cette farce pornographique.
Présenté comme subversive, l’histoire tourne en rond. Plutôt qu’une satire de notre société à ma manière d’un Brett Easton Ellis, « Snuff » nous propose finalement des personnages en manque d’affection qui ne réclament que de l’amour. Une bluette en somme.
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