Critique – Tout ce qui est solide se dissout dans l’air – Darragh McKeon – Belfond

Critique – Tout ce qui est solide se dissout dans l’air – Darragh McKeon – Belfond


Un matin d’avril 1986 en Ukraine, l’aube apparaît, inquiétante, d’une rougeur inhabituelle. Artiom, 13 ans, part à la chasse avec son père. Dans la campagne, des bœufs saignent des oreilles, des oies agonisent…

Les premières victimes animales de Tchernobyl seront rejointes par des morts, cette fois-ci bien humains, les riverains de la centrale mais aussi ceux qui ont été dépêchés sur place, sans protection, pour éteindre l’incendie.

A Moscou, Grigori, un chirurgien réputé, le personnage le plus attachant, se remet difficilement de la trahison de son épouse, Maria, une journaliste obligée de travailler dans une usine pour expier sa dissidence.

Quatrième personnage de ce premier roman écrit par un auteur irlandais féru de théâtre, Evgueni, 9 ans, jeune pianiste prodige.

La distance un peu froide avec laquelle Darragh McKeon s’empare de son sujet m’a empêchée d’être emportée par un récit qui met en scène des êtres manquant de chair et de psychologie entraînés dans un tourbillon dont certains n’en réchapperont pas.

Plus intéressante est la manière dont il traite la catastrophe dont la gestion en dit long sur l’incurie d’un gouvernement en déliquescence (« Rien n’est ordonné dans toute cette tragédie » peut-on lire). Tchernobyl serait le signe annonciateur de l’éclatement de l’URSS qui surviendra quatre ans plus tard.

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