Critique – Ce qu’il faut de nuit – Laurent Petitmangin – La manufacture de livres
Après le décès de son épouse d’un cancer, le narrateur reste avec ses deux fils : Frédéric, alias Fus pour Fussball (football en allemand), et Gillou.
Après une semaine de labeur à la SNCF, il les emmène au stade pour soutenir le FC Metz, son équipe favorite.
Quand il en a le courage, il se rend à la section locale du PS où il rencontre Jérémy, l’un des seuls jeunes de la région à avoir une sensibilité de gauche et à pouvoir espérer quitter cette France des lisières. Comme Gillou, Jérémy est doué pour les études.
A l’inverse de Fus qui, en plus de ne rien faire à l’école, rejoint un groupe de militants proches du Front national. Jusqu’au drame et sans que son père, abattu par le deuil de sa femme, ne décèle son glissement vers l’extrême-droite.
Avec justesse, nuance et une émotion sans pathos, le primo romancier Laurent Petitmangin peint la vie banale des gens ordinaires qu’on dit oubliés par le pouvoir central. En plus de nous raconter l’amour paternel d’un homme rongé par la culpabilité et la honte et l’affection qui unit deux frères, il souligne combien la gauche a négligé le monde ouvrier et laissé la place aux discours populistes qui ont su le séduire.
EXTRAIT
– Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards.
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