Critique – Comme un karaté belge qui fait du cinéma – Jean-Claude Lalumière

Critique – Comme un karaté belge qui fait du cinéma – Jean-Claude Lalumière


Un an après « La campagne de France », critique assez drôle mais pas assez féroce à mon goût de l’ignorance et de la bêtise, Jean-Claude Lalumière nous revient avec « Comme un karaté belge qui fait du cinéma », un titre à rallonge dans la lignée de ce qui se fait beaucoup actuellement et que je trouve un peu lourdingue.

Le narrateur reçoit une lettre de son frère dont on ne connaîtra la teneur qu’à la toute fin. Ce frère, cela fait des années qu’il ne l’a pas vu. Il est vrai qu’il a quitté très tôt Macau, une commune de Gironde, où son père travaillait comme ouvrier viticole. Dans cet environnement, les loisirs se résument aux matches de foot, aux parties de pêche et à la télévision. Les études trop longues et abstraites, ce n’est pas fait pour eux. La lecture non plus. Pourtant, on a quelques idées communistes. Conscience de classe oblige !

Ce milieu, le narrateur va le rejeter en montant, comme on dit, à la capitale. Faute de percer dans la réalisation de film, il finit par travailler pour un galeriste parisien branché. L’occasion pour l’auteur de se moquer des nouvelles tendances de l’art contemporain où l’artiste, en se mettant en scène, se substitue à l’oeuvre. Et les admirateurs et clients en prennent aussi pour leur grade.

« (…) elle était entrée pour visiter l’exposition du moment, Sens oubliés, pour laquelle l’artiste présentait des panneaux de signalisation routière, dont les codes couleurs étaient inversés. Il s’agissait là de questionner le visiteur sur le caractère indispensable du fond et de la forme, de la confrontation à son propre conditionnement dans un environnement saturé de signaux, bla bla bla… ».

Et le narrateur de tourner en ridicule sa propre mère : « Pour elle, la révolution plasticienne correspondait à l’arrivée du Tupperware ».

Pourtant, même s’il a fui son modeste environnement de province, il ne se sent pas à l’aise dans ce cercle d’initiés. Il n’a pas les codes, l’élégance naturelle. Sommes-nous prisonniers à jamais de nos origines ? Dans une seconde partie qui fait suite à une rencontre improbable avec JCVD (Jean-Claude Van Damme) et sa vision de la vie parfois surprenante, notre « héros » va refaire le chemin à l’envers. Histoire de retrouver ses racines. Autant on s’amuse beaucoup au début, autant sort émus de cette lecture qui fait l’effet d’une libération..

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