Critique – Déserter – Mathias Énard – Actes Sud
Virtuose de l’écriture à l’érudition immense, Mathias Énard a construit une œuvre singulière depuis maintenant vingt ans.
Mais cette fois-ci sa maestria n’a pas fonctionné sur moi.
Deux récits évoluent en parallèle sans jamais se rencontrer si bien que le parti pris de l’auteur m’a déconcertée. Je pense en effet que chacun d’entre eux aurait pu faire l’objet d’un traitement indépendant.
Errant dans un maquis méditerranéen, un homme fuit la guerre en implorant Dieu pour qu’il le protège. Il croise la route d’une femme et de son âne, animal hautement symbolique par le message messianique qu’il véhicule.
Portée par des envolées lyriques pour évoquer la violence et la nature protectrice, la narration, longue mélopée plaintive et menaçante, est quasiment dépourvue de points.
Le 11 septembre 2001, sur un bateau de croisière non loin de Berlin, un colloque rend hommage à Paul Heudeber, mathématicien de génie allemand qui fut déporté à Buchenwald. Vingt ans plus tard, la fille du chercheur se souvient de ce jour funeste pour le monde. Elle retourne aussi sur le parcours de ses parents vivant chacun des deux côtés du rideau de fer, Maja la mère à l’ouest et Paul le père à l’est.
Ce voyage dans le temps, soulignant combien les hommes sont victimes d’une Histoire écrite par d’autres, n’est pas toujours aisé à suivre.
Bref, je suis déçue de ne pas être parvenue à entrer dans ce roman.
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