Prison des femmes de Rennes en 2020. Mathilde Collignon tient son journal dans l’expectative de la peine que le tribunal va lui infliger.

L’avocat général a requis une condamnation d’enfermement de vingt ans assortie d’une période de douze ans.

De quoi cette gynécologue trentenaire mère de deux petites filles s’est-elle rendue coupable pour que le magistrat réclame une telle sanction ? Victime d’un viol commis après une « rencontre » sur une célèbre plateforme, elle a voulu se venger de ses deux tortionnaires en commettant des actes qui nous seront précisés plus tard.

Alors que la justiciable revient sur son passé et attend avec angoisse la décision de la justice, le jury se réunit pour délibérer. Quatre femmes, deux hommes et trois magistrats professionnels dont le président de la cour d’assises vont statuer sur son sort. Ce sont ces chapitres qui sont les plus intéressants. Ils nous plongent en effet dans les méandres de la justice des hommes, soulignent les difficultés d’apprécier la culpabilité d’une victime devenue un bourreau dans un monde dominé par l’opinion et les émotions et pointent du doigt les différences d’évaluation selon son genre et son vécu alors que le mouvement #MeeToo a chamboulé le rapport de forces entre les hommes et les femmes.

Un roman d’une grande justesse qui maintient la tension jusqu’au bout.

Petit bémol : même si elle n’est pas un critère décisif d’achat d’un livre, la couverture est particulièrement laide.

EXTRAIT

– Seul le droit nous permet de vivre ensemble et il constitue le dernier rempart contre le populisme.