Critique – Je vous écris dans le noir – Jean-Luc Seigle
Jean-Luc Seigle a l’art de trouver des titres qui vous font envie de lire ses livres. Après « En vieillissant les hommes pleurent », il vient de publier « Je vous écris dans le noir ». Composé de trois parties qui invente le contenu des carnets disparus de Pauline Dubuisson, ce roman est le témoignage imaginé de cette femme qui fut jugé à deux reprises.
Une première fois à la Libération par des résistants de la dernière heure qui la tondirent et plus pour avoir fréquenté un médecin allemand. Une seconde fois pour avoir tué son fiancé. Cette « Messaline des hôpitaux », l’auteur ne la juge pas. Il ne fait qu’inventer dans une belle écriture ses pensées, son amour pour son père, ses retrouvailles avec sa mère et sa fuite pour Essaouira où elle pensait pouvoir tout recommencer. Ce personnage libre à la sexualité précoce et doté d’une volonté de réussir professionnellement dans un monde d’homme, on le comprend et on se place à ses côtés lorsque les bien-pensants le vilipende.
Rappelons que Pauline Dubuisson a bien existé.
EXTRAIT
– « comme si la poésie était le pouvoir des choses humaines invisibles sur les choses misérables et visibles de la vie ordinaire. » (p. 41).
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