Critique – La valse des arbres et du ciel – Jean-Michel Guenassia – Albin Michel
Par la voix de Marguerite Gachet, la fille du célèbre médecin, nous sont racontés les derniers jours de Vincent Van Gogh.
Installé à l’Auberge Ravoux d’Auvers-sur-Oise, il peint avec acharnement la chaleureuse campagne de cet été 1890. Le Docteur Gachet, passionné d’art, le reçoit comme un prince mais son comportement avenant cache sa vénalité. Pourtant, Vincent est un homme dont la reconnaissance ne sera que posthume. A quelques semaines de sa mort, alors qu’il a déjà 37 ans, il n’a vendu aucune toile et est entretenu par son frère.
Marguerite s’amourache du peintre maudit. Cette jeune fille de 19 ans souffre de vivre dans cette société de la fin du XIXème siècle où la condition de la femme est de passer de la tutelle d’un père à celle d’un mari. Celle qui rêve de devenir une artiste ne peut même pas accéder à l’école des Beaux-Arts interdite au sexe faible.
Pourtant, son désir d’émancipation est mis à mal par sa passion dévorante qui la transforme en esclave. D’autant plus que Vincent n’est pas du genre fleur bleue. Il ne pense qu’à son plaisir, ignorant les mystères de l’orgasme féminin…
Si « La valse des arbres et du ciel » est d’une lecture plutôt plaisante, où est passée la verve romanesque du « Club des incorrigibles optimistes » ou encore de « Trompe-la-mort » ? Avec un personnage de la trempe de Van Gogh, réputé pour son génie mais aussi pour sa folie, on était en droit d’attendre un peu plus de puissance et de profondeur.
J’ai en revanche apprécié les extraits d’articles de presse qui restituent l’ambiance délétère de l’époque où l’antisémitisme se déchaînait. Sont également glissés, entre les confidences de Marguerite, des fragments de lettres échangées entre Vincent et son frère Théo qui ne présageaient en rien le suicide du peintre. Le mystère reste entier…
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