Critique – La vraie vie – Adeline Dieudonné – L’Iconoclaste
La narratrice, 10 ans au début du roman, vit avec ses parents et son petit frère dans un lotissement – le Démo – où toutes les maisons se ressemblent.
Dans la famille, il y a la mère, une femme absente et sans caractère qui subit la violence de son mari et est incapable de protéger ses enfants ; il y a Gilles, le plus jeune, le plus fragile qui se fait vampiriser par son géniteur, un ogre qui détruit tous ceux qui croisent son regard. Sa fille dit de lui qu’il ressemblait davantage « à un milicien rebelle shooté à l’adrénaline du génocide qu’à un père de famille ». Une comparaison forte qui donne le ton du personnage contre lequel elle va lutter pour sauver Gilles, retrouver son rire, ses dents de lait, ses grands yeux verts et se préserver de cet environnement toxique.
Elle invente des diversions pour fuir cette ambiance délétère : une attraction pour un beau voisin surnommé le Champion qui l’éveille à la sensualité, la création d’une machine à remonter le temps pour effacer le présent et un avenir forcément funeste. Pour réaliser son projet, l’enfant précoce rencontre un physicien qui lui fait prendre conscience de son génie.
Pour elle, il s’agit surtout d’éliminer le Mal incarné par son père.
Conte cruel que j’ai lu avec presque une boule au ventre tant la tension est intense, le premier roman de la Belge Adeline Dieudonné est une vraie réussite. C’est puissant, terrifiant, entre Stephen King et « La nuit du chasseur ».
EXTRAIT
Les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie.
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