Critique – L’averse – Fabienne Jacob
Tahar est au service des soins intensifs. Il se meurt. Il va mourir. Il a été « débranché ». Il ne faut pas s’acharner à le maintenir en vie. Son cerveau a cessé d’être irrigué trop longtemps pour espérer revivre normalement. Au chevet de cet Algérien, que des Français. Sa femme qui a bravé sa famille pour l’épouser, son fils, toujours silencieux, son beau-père, qui récite des prières catholiques et Becker, son ami lorrain rencontré « là-bas ».
La mort prochaine de cet homme est l’occasion pour l’auteur de revenir sur son passé. Fils de harki, il a quitté son pays en 1962. Il n’avait alors que 15 ans. Il ne s’est jamais senti un vrai Algérien, se moquant de l’accent de son père, admirant les blanches rondeurs de son institutrice, devenant la mascotte d’un régiment français.
Mais, en France, il est le « bicot », le « bougnoule ». Malgré son mariage avec une « locale ».
Ecrit dans un style poétique au rythme lent, « L’averse » est un joli roman sur l’exil et les racines.
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