Critique – Le cas Malaussène – 1 – Ils m’ont menti – Daniel Pennac – Gallimard
32 ans après « Au bonheur des ogres », premier volume de la saga « Malaussène », et 18 ans après « Aux fruits de la passion », le dernier, Daniel Pennac s’est emparé de nouveau de la tribu fantasque pour nous livrer « Le cas Malaussène – Tome 1 – Ils m’ont menti ».
Georges Lapieta, un richissime homme d’affaires, est enlevé. Ses ravisseurs exigent plus de 22 millions d’euros, une somme correspondant à la prime qu’il s’est octroyée après avoir liquidé une entreprise. C’est Verdun, désormais juge d’instruction, qui mène l’enquête.
Pendant ce temps, dans le Vercors, Benjamin Malaussène, toujours employé aux éditions du Talion dirigées par la reine Zabo qui a décidé de se spécialiser dans le témoignage, saignant de préférence, est chargé de la sécurité d’Alceste. Le surnom donné à cet auteur menacé de mort par sa famille parce qu’il reproche à ses parents adoptifs de lui avoir menti en enjolivant la réalité de ses origines fait référence au personnage du « Misanthrope » qui hait le genre humain. Loin de Belleville, accompagné du chien Julius, troisième génération, et de Julie, sa compagne, le bouc émissaire préféré de la littérature française profite de la nature imposante qui se dévoile sous ses yeux tout en cédant aux sirènes des nouvelles technologies en échangeant via Skype avec ses neveux et son fils partis en mission humanitaire.
Les deux récits parallèles vont se télescoper pour un final réjouissant de fantaisie.
Les accros à la famille Malaussène seront séduits par la verve farfelue toujours intacte de l’auteur qui, mine rien, dénonce les travers de nos sociétés modernes : capitalisme effréné, télé-réalité… Les autres passeront peut-être à côté tant les références aux personnages rencontrés dans les précédents romans sont nombreuses et parfois déstabilisantes.
Le second volet du diptyque « Le cas Malaussène », pas encore sorti, s’intitule « Leur très grande faute ».
EXTRAIT
Les laisser jouir de leurs illusions, sans leur dire qu’elles ne sont que les herbes aromatiques dispersées sur le grand hachis financier.
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