Critique – Le dernier des nôtres – Adélaïde de Clermont-Tonnerre – Grasset

Critique – Le dernier des nôtres – Adélaïde de Clermont-Tonnerre – Grasset


New York fin des années 60. Werner Zilch, un séducteur collectionneur de conquêtes féminines, déjeune avec Marcus, son meilleur ami. La vision d’une cheville le fait chavirer. Sa propriétaire est la ravissante Rebecca, richissime héritière.

Premier cliché : la rencontre entre un garçon sans le sou (il se rattrapera ensuite en faisant fortune dans l’immobilier) et une pauvre petite fille nantie.

Second cliché : un amour, certes chaotique, entre un homme né en 1945 en Allemagne et la descendante d’une Juive internée et torturée dans les camps d’extermination.

L’auteur nous entraîne en effet plus de 20 ans plus tôt à Dresde où le petit Werner vit le jour. Sa mère meurt pendant les bombardements. Sa tante le récupère. Tout ce petit monde, après un stratagème que je tairai, embarque pour les États-Unis grâce à leur proximité avec Wernher von Braun, l’un des inventeurs des fusées V2. C’est l’opération Paperclip.

Une dose de passion tumultueuse et une plongée dans l’histoire la plus tragique, tels sont les ingrédients, déjà largement utilisés, d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre.

Même si le roman est plutôt bien troussé et se lit sans déplaisir, les personnages sont caricaturaux (« Pouvais-je être le fruit du mal sans être le mal lui-même ? » s’interroge Werner) et le manichéisme omniprésent.

Bref, on ne croit pas une seconde à ce récit outrancier qui, à force de déverser des tonnes de bons sentiments et de sentences, ne nous émeut pas.

Le name dropping (cf. p. 168) est aussi particulièrement agaçant. On croise même Donald Trump qui pratique le baisemain avec l’élégance d’un aristocrate… Trop c’est trop.

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