Critique – Romain Gary s’en va-t-en guerre – Laurent Seksik – Flammarion
En s’emparant de personnages célèbres, Laurent Seksik tente de dévoiler la part d’ombre qui explique en partie leur parcours.
Romain Gary, grand mythomane, est un objet d’étude rêvé. En quelque 200 pages, l’auteur réinvente, en s’appuyant sur des faits réels, 24 heures de la vie du jeune garçon (clin d’œil à l’une des nouvelles de Stefan Zweig).
Roman a 10 ans en 1925. Il habite le ghetto de Wilno, la « Jérusalem de Lituanie » alors en terre polonaise, avec sa mère, la fantasque Nina elle aussi une affabulatrice hors pair qui embellit une bien triste réalité en proférant des mensonges.
Cette bibliophile est ruinée. Les chapeaux ne se vendent plus dans ce quartier où les habitants peinent à se nourrir. Pour ne pas sombrer, elle envisage de vendre ses chers livres et de prendre un nouveau départ en s’installant en France.
Arieh, son mari, l’a quittée pour la belle Frida qui attend un enfant.
Déchiré par la séparation de ses parents qui le culpabilise, le jeune Roman va, en une journée, tout comprendre de la vie et « du mauvais goût du malheur ».
C’est cette lucidité qui lui donne la force, malgré son jeune âge, de s’envoler vers un avenir peut-être meilleur. Le roman ne le précise pas mais Roman et Nina quittent Wilno en août 1925. Ils élisent domicile à Varsovie en 1926 et rejoignent Nice en 1928.
Disons-le clairement, les personnages ne m’ont pas touchée à part peut-être le père. La faute à un style un brin emphatique et à des dialogues qui sonnent souvent faux. Et puis cette mode des romans biographiques m’agace un peu.
En revanche, la peinture du ghetto et du terrible drame du peuple juif est bouleversante.
EXTRAIT
Il n’y a pas de mauvaise mère, il y a surtout des pères absents.
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