Tout d’abord, merci à Babelio et à Hachette de m’avoir offert ce roman.

Une petite remarque préliminaire : même si je suis peu sensible aux couvertures des livres, j’ai trouvé que celle de « Rose rage » était particulièrement laide.

Lorsqu’elle apprend qu’une élève a été renvoyée de son lycée pour avoir agressé un garçon qui lui avait préalablement mis la main aux fesses, le sang de la très sage Rachèle ne fait qu’un tour.

Choquée par cette injustice, elle mobilise une poignée de jeunes filles pour faire la grève puis bloquer l’entrée de l’établissement.

Dans la foulée du mouvement « #metoo », « Rose rage » est clairement un roman dans l’air du temps qui interpelle le lecteur sur les questions légitimes du harcèlement sexuel et de la misogynie ordinaire. Au-delà des gestes et des paroles que subissent au quotidien les femmes, il souligne combien le sexisme, même de la part des hommes qui soutiennent les revendications des femmes, est érigé de manière systémique dans nos sociétés. « Des trucs que je ne pensais pas être sexistes, en fait… en fait, c’est sexiste ! »

affirme Martin, le meilleur ami de Rachèle. Mais, a-t-il le droit de s’affirmer féministe alors qu’il ne peut se mettre à la place de ses copines ? Le débat est ouvert….

Rachèle va découvrir d’autres discriminations et le concept d’intersectionnalité qui souligne qu’une même personne peut subir à la fois le sexisme et le racisme. C’est le cas de Clara, jeune fille noire très engagée dans le mouvement de protestation des lycéennes. Pour compléter l’inventaire, il fallait aussi une musulmane qui arbore son voile comme un symbole de liberté !

« Rose rage » c’est aussi l’histoire d’une adolescente qui mène un combat pour ses camarades mais aussi pour toutes les femmes et surtout peut-être pour elle-même, pour sortir du carcan de l’élève modèle privilégiée qu’elle était jusqu’alors, pour s’ouvrir au monde et pour apporter sa petite contribution à un monde plus juste.

Mon avis sur ce livre : les personnages ne m’ont pas touchée ; le roman est une espèce de fourre-tout englobant de nombreuses problématiques qui agitent nos sociétés et il a un côté didactique et manichéen qui m’a agacée. Mais peut-être ai-je passé l’âge de m’emballer pour ce genre de lecture trop binaire et manquant de nuances…