Critique – Un roman anglais – Stéphanie Hochet
Après la naissance de son fils Jack, Anna envisage de reprendre ses travaux de traduction. Dans l’environnement conformiste du début du 20ème siècle, seules les activités autour de la littérature sont autorisées aux femmes.
Elle cherche alors une garde d’enfant pour assurer la surveillance et l’éducation du jeune garçon. Elle reçoit une lettre de candidature signée George. En amatrice éclairée de romans anglais, le prénom lui fait immédiatement penser au pseudonyme utilisée par Mary Ann Evans, l’une des auteures les plus célèbres des années 1850-1860. Sa surprise est totale lorsqu’elle découvre, à la descente du train, un jeune homme qui va la troubler jusqu’à remettre en cause sa relation avec son ennuyeux horloger de mari. Sur la 4ème de couv., on peut lire : « Stéphanie Hochet traite avec beaucoup de finesse le thème de l’ambiguïté sexuelle ». Je ne trouve pas que ce soit le sujet principal de ce très joli roman qui décrit fort justement le monde de l’enfance, les rapports parfois ambivalents entre une mère et son fils « victimes » des règles du milieu bourgeois dans lequel ils évoluent et la fin d’un monde qui s’écroule, celui du 19ème siècle, emporté par le premier conflit mondial. C’est aussi, et surtout, l’histoire d’un amour naissant et de son pendant, le désamour qui peut aller jusqu’au dégoût.
EXTRAITS
- « Le soleil d’hiver a cette pureté aveuglante comparable aux cristaux ».
- « C’est la nature qui livre tous les pouvoirs aux mères sur leur portée. Tu es ma portée. J’ai droit de vie et de mort sur toi. Te tuer. Je pourrais te tuer ».
- « Dans nos familles, nous avons relégué nourriture et fèces des enfants aux gens de maison. (…). Peu d’embrassades, peu de corps en somme ».
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