Critique – Désarrois – Christoph Hein – Métailié
Respecté par ses pairs et ses étudiants, toujours tiré à quatre épingles avec son style désuet, le professeur Friedeward Ringeling est un homme aux manières exquises qui cache un lourd secret.
C’est ce secret que nous raconte Christoph Hein, écrivain né en 1944 dans ce qui fut la RDA entre 1949 et 1990.
Friedeward vit le jour en 1933 quelques mois après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Son père, un bourgeois catholique, lui infligea une éducation sévère faite de paroles avilissantes et de châtiments corporels.
Il le méprisa encore davantage lorsqu’il découvrit son homosexualité allant jusqu’à le traiter de « sodomite ».
C’est en classe de seconde que le jeune homme rencontre Wolfgang Zernick, le grand amour de sa vie.
L’histoire en marche, celle d’un peuple séparé, symbole de la guerre froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, et la société rétrograde se chargeront de malmener leur relation.
Roman d’apprentissage au style classique, « Désarrois », clin d’œil aux « Désarrois de l’élève Törless » de Robert Musil, est le récit maîtrisé d’un immense gâchis, conséquence d’une enfance violentée et d’un sentiment de honte.
Avec ce portrait d’un homme écartelé entre désir et morale, Christoph Hein nous émeut.
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