Critique – Le cavalier suédois – Leo Perutz
Dès l’entame de ce roman écrit en 1936, le lecteur attend avec impatience des éclaircissements sur l’énigme de la petite fille dont le père apparaît alors qu’il est mort.
Nous sommes en Silésie au tout début du 18ème siècle. Charles XII, roi de l’Empire que forme alors la Suède, ne cesse de guerroyer avec ses voisins polonais et russes.
C’est dans ce contexte que se rencontrent Christian von Tornefeld, un déserteur d’origine suédoise qui cherche à rejoindre l’armée de son pays de cœur, et Piège-à-Poule, aigrefin de son état.
Profitant du besoin d’argent, de l’innocence et de la faiblesse de son camarade d’infortune, ce dernier part chez un parent du jeune nobliau pour quémander quelques thalers. Il promet à Christian de revenir. En pénétrant dans le domaine, il découvre une terre dévastée et des animaux à l’abandon.
La jeune femme à la tête de la propriété en ruine est une ravissante donzelle dont le voleur tombe éperdument amoureux. C’est la passion qui le pousse à prendre l’identité de l’aristocrate dont la demoiselle est éprise depuis son enfance…
Roman historique (on pourrait presque dire « de cape et d’épée »), « Le cavalier suédois » est aussi un conte philosophique aux accents fantastiques qui nous amène à réfléchir sur la vie, la destinée le bien et le mal.
Chronique sur le mensonge et la manipulation, il décrit fort bien une société quasiment féodale avec une stricte séparation entre les classes, une suprématie des valeurs véhiculées par l’aristocratie et le poids écrasant de la religion qui rend les êtres fatalistes.
EXTRAITS
- Et l’amour d’un cavalier ne dure pas, il passe comme l’herbe des prés et la rosée des champs.
- Que le révérend Père montre un peu d’indulgence envers les pécheurs, repartit le capitaine. Ils ont leur rôle à jouer. Car où iriez-vous sans eux ? Que seriez-vous sans nos péchés ?
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