Critique – Notre-Dame du Nil – Scholatique Mukasonga

Critique – Notre-Dame du Nil – Scholatique Mukasonga


Le Rwanda a obtenu son indépendance une poignée d’années avant les faits relatés par Scholastqiue Mukasonga. Ce sont alors les Hutus qui sont au pouvoir et, pour les Tutsis, il ne fait pas bon vivre au « pays des mille collines ».

Nous sommes en 1970. Des jeunes filles de bonne famille sont pensionnaires dans un internat situé à plus de 2 500 mètres d’altitude, non loin des sources du Nil où a été érigée une statue nommée « Notre-Dame du Nil ».

La mission des sœurs qui dirigent l’établissement est d’amener les élèves vierges au mariage et de leur permettre ainsi de contracter une union intéressante pour elles et leur famille.

Le reste, elles s’en moquent et elle se gardent bien d’éteindre les conflits qui commencent à naître entre les Hutus et les Tutsis qui ne représentent que 10% de la population lycéenne.

En attendant le drame qu’elles ne soupçonnent évidemment pas, les filles vivent leur vies et leurs rêves : l’une fréquente un garçon qui la ramène à moto au pensionnat, une autre se retrouve enceinte. Quant aux deux Tutsies, elles rendent régulièrement visite à un vieux fou blanc qui affirment que leur ethnie descendrait des pharaons d’Egypte et que l’une d’entre elles ressemblerait trait pour trait à la déesse Isis. Seule Gloriosa, la responsable de la tragédie, fait de la politique et monte peu à peu ses « camarades » contre les Tutsies.

Ce presque huis clos qui ne manque pas d’humour, malgré l’approche du massacre prévu, préfigure, plus de vingt avant les faits, le génocide rwandais qui laissa la communauté internationale indifférente. Les haines raciales sont tenaces… « Notre-Dame du Nil » nous propose également de jolis portraits d’adolescentes qui, pour certaines, tentent d’échapper à l’avenir tracé par leurs familles.

Mais de là à obtenir le Renaudot ! Le style, un peu lourd, n’est pas à la hauteur d’une telle récompense littéraire.

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