Critique – Richard W. – Vincent Borel

Critique – Richard W. – Vincent Borel


Critique musical et apparemment grand admirateur de la musique de Richard Wagner, Vincent Borel s’est attaché, dans son dernier roman, à dévoiler l’homme qui se cachait derrière une œuvre titanesque.

De Wagner, je connais assez peu la musique. J’avoue ne pas trop apprécier ses opéras, trop longs, mais j’aime certaines de ses ouvertures (ah ! Tannhaüser). Quant à sa vie, on retient ses relations avec Louis II de Bavière, son mécène fou, et son antisémitisme forcené.

Sans juger, Vincent Borel nous offre le portrait d’un homme très différent. Ami de Bakounine, Richard participa à la révolution de 1848-1849 en Allemagne ce qui lui valut de nombreuses années d’exil et une vie de misère. Car la musique avant-gardiste du grand compositeur est incomprise. A part par ses contemporains eux-aussi précurseurs ou par des fous. A l’instar de ce roi qui l’entretint une bonne partie de son existence.

Vénal, Richard est paradoxalement un homme qui a des idées sociales en avance sur son temps. Il envisage ainsi de permettre l’accès gratuit à ses concerts pour les étudiants désargentés. Quant on voit le public qui fréquente le Festival de Bayreuth, cela prête à sourire !

Vincent Borel nous plonge également dans le processus fascinant de la création musicale ou comment les œuvres inspirent la vie et l’inverse. Ainsi, « Tristan et Isolde », cette histoire d’adultère, répond inconsciemment ou non à ses propres mensonges. Marié à Minna, Richard la trompe en effet avec Cosima, épouse de son chef d’orchestre et fille de Franz Liszt. Et toute leur descendance portera les prénoms des héros de ces opéras !

Très bien documenté, ce roman biographique écrit dans un style un brin emphatique résonne comme un écho à la démesure de la musique wagnérienne.

N-B. Nous fêtons cette année 2013 le bicentenaire de la naissance de l’artiste.

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