C’est peut-être parce que son nom est associé au plagiat que je n’avais jamais lu de livres de Calixthe Belayala. C’est peut-être un peu idiot car Molière, Montaigne, Voltaire, Corneille, La Fontaine et j’en passe, à propos desquels personne ne peut contester la stature intellectuelle, n’ont eu de cesse d’emprunter à leurs aînés et à leurs contemporains.

Bref, n’ayant lu aucune critique, c’est en parcourant le résumé de la quatrième de couv. que je me suis décidée et bien m’en a pris. Pour une fois !

Boréale a 20 ans. Elle habite dans un quartier populaire de Douala, la capitale économique du Cameroun. Méprisée par sa mère, considérée comme un « ventre » destiné à accueillir l’enfant de sa tante stérile, Boréale la taiseuse observe le monde qui l’entoure avec perspicacité et assiste notamment à l’engouement, entretenu par un prophète gourou, pour le christianisme. Une manière d’exorciser la misère ? Cette ferveur religieuse qui s’empare de cette population indigente est pratiquée à la sauce africaine tant elle est empreinte de pratiques ancestrales.

Et, paradoxalement, cet enthousiasme défait les liens anciens de solidarité.

Avec une faconde toute africaine et un humour audacieux et avec force dialogues réjouissants, Calixthe Beyala dresse le portrait d’une Afrique qui hésite entre tradition et modernité et qui nous enthousiasme.