Critique – Là où les lumières se perdent – David Joy – Sonatine
Difficile de s’en sortir quand on a grandi dans un environnement glauque, brutal et sans morale.
Jacob McNeely est le fils de Charlie, un baron local qui terrorise la population d’un trou paumé des Appalaches et d’une mère qui carbure à la meth. La « mauviette » comme l’appelle son géniteur est pourtant toute désignée pour lui succéder. Mais l’adolescent rêve d’une autre vie. Pas forcément pour lui mais pour Maggie, son amoureuse, cette lumière au bout du tunnel. Il aspire à ce qu’elle quitte la région pour suivre des études à l’université, qu’elle trouve un bon job, loin des drogués minables défoncés toute la journée.
Pour atteindre son objectif, il doit affronter son père et vaincre ses pulsions violentes. Parviendra-t-il à suivre le chemin de la rédemption ou reproduira-t-il le schéma paternel avec fatalisme ? Je n’en dis pas plus sur ce roman noir rural qui vous prend aux tripes. Alternant férocité extrême et poésie la plus douce, il fait le portrait tout en nuance d’un garçon attachant hésitant entre le déterminisme social et la volonté de s’évader d’une existence tracée à l’avance.
Puissant et magnifique.
EXTRAITS
- Ma mère sniffait de la cristal meth, mon père la lui vendait, et je n’avais jamais eu les couilles de partir. C’était ma vie en résumé.
- Mais je sais aussi qu’une femme, c’est juste une femme et qu’on peut rien changer à ça. Si elles avaient pas de chattes, les bennes à ordures en seraient pleines. (dixit le père…)
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