Critique – My absolute darling – Gabriel Tallent – Gallmeister

Critique – My absolute darling – Gabriel Tallent – Gallmeister


Ce roman de Gabriel Tallent, jeune auteur américain de 31 ans, est époustouflant de maîtrise et d’intelligence. D’autant plus qu’il s’agit de son premier édité par l’excellente maison Gallmeister.

Julia, 14 ans, surnommée Turtle ou Croquette, vit sous l’emprise effrayante et malsaine de son père Martin qui la frappe et abuse d’elle à l’occasion tout en assenant, pour la maintenir sous sa coupe, des considérations pseudo-philosophiques proférées comme des vérités. Pourtant, il n’est qu’un fainéant amateur d’armes à feu, passion qu’il transmet à sa fille avec laquelle il entretient une relation toxique faite d’amour exclusif, de haine, de perversité et de volonté d’avilir. En parfait pervers narcissique teinté de bipolarité, il souffle le chaud et le froid, déstabilisant la gamine qui ne sait plus ce qui est bien ou ce qui est mal. Seuls son grand-père et Anna, sa professeure, se rendent compte que l’adolescente n’évolue pas dans un milieu favorable à son épanouissement. C’est le moins qu’on puisse dire !

Pour fuir cette ambiance délétère, elle s’évade vers les bords de mer où elle rencontre deux garçons : Brett et Jacob. Ils ont tout ce qu’elle n’a pas : l’indépendance, une famille aimante et la joie de vivre. Elle comprend alors qu’une autre vie est possible et tombe amoureuse du dernier. Va-t-elle pouvoir, grâce à ses nouveaux amis, sortir du piège dans lequel son père l’a enfermé et pérenniser cette parenthèse enchantée ? Va-t-elle avoir la capacité de résilience pour échapper à son enfance mortifère ?

Avec un vrai sens de la dramaturgie, Gabriel Tallent livre un roman choc, sombre, douloureux, parfois insoutenable qu’on lit le cœur serré impatient de voir Turtle se libérer de son géniteur.

Un vrai coup de cœur !

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