Critique – Conséquences d’une disparition – Christopher Priest – Denoël
Les événements du 11 septembre 2001 continuent à faire couler beaucoup d’encre. Même si on n’adhère pas totalement aux théories du complot toutes plus fantaisistes les unes que les autres, on ne peut manquer d’être intrigués par les incohérences dans les versions proposées par les autorités américaines.
Pour apporter du romanesque au thème principal de son récit, Christopher Priest a introduit une histoire d’amour entre Ben, le narrateur, et Lil, une Américaine énigmatique qui décède dans un crash aérien sans qu’on soit certain de sa présence dans l’avion. Pour étayer son propos, il glisse la figure de Kyril Tatrov, un scientifique de renom.
Plutôt habilement construit, bien documenté (à la fois sur le 11 septembre et sur le comportement humain avec le recours au théorème de Thomas selon lequel « Si les hommes définissent des situations comme réelles, alors elles sont réelles dans leurs conséquences », à méditer à l’heure où les réseaux sociaux envahissent nos cerveaux !), alternant les allers et retours entre le passé et le présent, « Conséquences d’une disparition » se lit avec un certain plaisir, réveillant l’âme de conspirateur qui sommeille en nous et notre appétit pour les thèses qui refusent les voix officielles mais le rythme est bien plat et le récit, faute de rebondissements espérés, peine à décoller. Le côté didactique, même s’il est intéressant, est aussi parfois pesant.
D’où un sentiment de frustration parce que j’en attendais beaucoup plus.
EXTRAIT
Maintenant, à cause d’Internet, les nombreux parlent librement aux nombreux. Les faits ont été remplacés par les opinions. L’absence de filtrage les rend malléables, modifiables.
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