Critique – Le poids du monde – David Joy – Sonatine
Une amitié à la vie à la mort, c’est l’histoire du « Poids du monde » de David Joy, auteur découvert grâce à la lecture du magnifique « Là où les lumières se perdent ».
Aiden MacCall a 12 ans quand il assiste au meurtre de sa mère par son père et au suicide de ce dernier. Malgré son jeune âge, il est intimement persuadé qu’il deviendra comme son géniteur (« Au bout du compte, c’est toujours le sang qui parle »). Une conviction effrayante quand on a toute la vie devant soi et qu’on rêve d’un ailleurs. Mais, dans ce coin paumé des Appalaches où Aiden est né, les laissés-pour-compte pullulent : misère, chômage, consommation effrénée de meth et d’alcool… La spirale infernale qui empêche toute fuite pour une existence meilleure.
Thad, son seul et unique ami, a passé quatre ans en Afghanistan « à buter les enturbannés » pour venger les Etats-Unis de l’attaque des Twin Towers. Il est « revenu estropié et endurci par l’amertume et la colère ». Rejeté par sa mère, personnage fort de ce roman et maîtresse de son pote, il accumule les rancoeurs. Pour survivre, Aiden et Thad volent mais le butin qu’ils accumulent ne servira qu’à acheter de la dope, à se brûler les neurones et à jouer à des jeux dangereux comme des gamins qui n’ont pas eu d’enfance.
Si Aiden a encore de l’espoir et un peu de lucidité, Thad va l’entraîner vers le fond. C’était écrit d’avance. Pas de place à la rédemption et à la résilience. Juste la violence qui monte crescendo. Juste la désolation…
EXTRAIT
Il y avait dans ce monde une cruauté qui occultait toute la lumière, une noirceur à laquelle on ne pouvait répondre que par la noirceur.
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