Critique – Le bonheur est au fond du couloir à gauche – J. M. Erre – Buchet Chastel
Michel H., clin d’oeil à l’auteur de « Sérotonine », ne s’est jamais remis de sa naissance et, à 25 ans, il ne se remet pas non plus du départ de Bérénice, sa petite amie.
« J’ai été un enfant triste et un adolescent cafardeux avant de devenir un adulte neurasthénique » confie-t-il tout en carburant aux antidépresseurs et à la bière et en cherchant, après avoir songé au suicide, une solution pour faire revenir sa bien-aimée. Le bonheur étant communicatif, il se décide à trouver les clés de la félicité dans des livres de développement personnel. Le souci est que les conseils prodigués par les gourous du bien-être sont multiples et variés : bien s’alimenter en supprimant le gluten et le lactose, ne pas manger de cadavre pour éviter une culpabilité inconsciente, adopter le régime des groupes sanguins (si si ça existe), faire du sport, s’investir dans une cause, « se débarrasser des objets qui encombrent nos vies »… De quoi devenir fou devant tant d’injonctions !
Avec son humour noir et absurde parfois drôle, parfois lourdingue, J. M. Erre pointe du doigt, en grossissant le trait avec son sens de la farce et de l’allégorie, les dérèglements de nos sociétés modernes grandes consommatrices de médicaments, qui confondent le bonheur avec la satisfaction des désirs et qui valorisent les victimes en instaurant une forme de « dictature des minorités »
J’ai ri ou pas, un peu agacée par tant d’exagération. La lecture du dernier opus de J. M. Erre m’a donc laissé une impression mitigée.
EXTRAIT
Moi, j’étais fait pour naître enfant esclave tuberculeux et transgenre dans un pays en guerre où il fait 40° à l’ombre en hiver.
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