Critique – Nagasaki – Eric Faye
Shimura, la cinquantaine bien sonnée, vit seul dans un grand appartement d’un quartier de Nagasaki. A quelques signes (déplacements d’objets, baisse de niveau dans les bouteilles), il perçoit une présence étrangère.
Afin de la piéger, il installe une webcam et passe une bonne partie de ses journées de météorologue à surveiller son appartement. Il découvre alors une femme dans sa cuisine et prévient la police. La femme est condamnée à une peine de prison, une condamnation que le narrateur semble regretter.
Dans ce court texte (une centaine de pages) au style épuré, Eric Faye nous offre une réflexion sur notre rapport à l’Autre, sur la solitude qui sévit dans nos sociétés modernes alors même que nous disposons de moyens de flicages qui remettent en cause notre intimité (webcam, open space, Facebook…).
Rappelons que ce roman est inspiré d’un fait divers qui rappelle combien le Japon est, lui aussi, marqué par la crise, la pauvreté et la mise au rebut des seniors. La femme dont il s’agit a en effet vécu dans un placard de l’appartement pendant un an.
« Nagasaki » a décroché le Grand prix de l’Académie française 2010.
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