Critique – Le tour de l’Inde en 80 trains – Monisha Rajesh – Aux Forges de Vulcain
Clin d’œil à Jules Verne, le récit de voyage de la journaliste britannique Monisha Rajesh dresse un portrait sans complaisance d’un pays dont elle est originaire.
Du nord au sud, de l’est à l’ouest, elle emprunte, comme l’indique le titre, 80 trains qui lui permettent de découvrir villes, villages, paysages mais aussi populations souvent misérables aux traditions bien ancrées.
Accompagnée d’un bodyguard qu’elle surnomme Passepartout (autre référence à l’auteur de « Michel Strogoff »), elle s’amuse et se désespère à la fois confrontée qu’elle est à ce pays fou avec une bureaucratie envahissante et absurde, le poids de la religion et des coutumes, la multiplication des gourous qui manipulent les esprits, le racisme anti-hindous et anti-Indiens de l’étranger, le fatalisme de certains qui acceptent le statu quo, les attentats trop fréquents, la place des femmes et le harcèlement dont elles sont victimes, une pauvreté effrayante qui côtoie une richesse insolente, l’indifférence à la détresse des plus nécessiteux, le voyeurisme des touristes en visite dans les bidonvilles.
Mais les voyages sont aussi l’occasion de faire de belles rencontres, de s’immiscer dans la vie du peuple indien, de nouer des amitiés et de positiver certaines situations pour tirer le meilleur parti d’une aventure extraordinaire.
L’écriture est fluide, l’auteur ne manque pas d’humour et de sens de l’autodérision mais l’ensemble est un peu superficiel. On passe néanmoins un bon moment de lecture et on a l’impression de partager avec Monisha Rajesh ce grand périple ainsi que des idées de lectures et c’est déjà pas mal.
Merci à Babelio et à l’éditeur.
EXTRAITS
- Mais malgré toutes les avancées, c’était un pays où, dans un village de l’Ourissa, un garçonnet de deux ans pouvait être marié à un chien pour chasser les mauvais esprits, car il avait le malheur d’avoir une dent cariée.
- C’est comme tout dans ce pays, pas la peine de chercher de l’ordre dans la folie.
- Les Brésiliens ont le café, les Arabes le pétrole. Les Indiens, eux, ont de la spiritualité à revendre.
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