Critique – Absolution – Alice McDermott – La Table ronde

Critique – Absolution – Alice McDermott – La Table ronde


Patricia vient de s’installer à Saïgon, capitale du Vietnam du Sud, avec son mari dépêché par le gouvernement américain pour une mission.

Pour la toute jeune épouse qui a dû abandonner son poste d’institutrice, la vie risque d’être bien ennuyeuse. Les garden-parties entre gens de la bonne société résument bien l’impression d’oisiveté qui règnent chez expatriés.

Jusqu’au jour où elle rencontre la charismatique et fantasque Charlene qui a l’idée, un brin incongrue, de vendre des Barbie saïgonnaises à ses compatriotes pour financer des bonnes œuvres en faveur des populations locales.

La discrète Patricia, sorte de faire-valoir qui modère l’impétuosité de sa nouvelle amie, est emportée dans un tourbillon humanitaire qui peut aller très loin : vendre des enfants vietnamiens à des couples américains. Sans juger, tout en nuances, l’autrice s’interroge sur la frontière entre le bien et le mal. Que vaut-il mieux pour un enfant : être séparé des siens et de son pays pour bénéficier d’une bonne éducation et des « bienfaits » de la société de consommation ou vivre dans la misère auprès de ses parents et de sa fratrie ?

Au-delà du portrait d’une pasionaria philanthropique que Patricia fait soixante ans plus tard à la fille de Charlene par voie épistolaire, « Absolution » questionne le sens que les femmes peuvent donner à leurs vies dans une société dominée par les hommes : être une simple partenaire comme l’envisage Patricia au début de son mariage ou s’aventurer dans un projet titanesque qui peut vous dépasser comme le fait Charlene qui, par ses actions, veut peut-être racheter les péchés de ses concitoyens au Vietnam.

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