Critique – Big brother – Lionel Shriver
Pandora est ce qu’on pourrait appeler une femme parfaite. Elle a réussi dans les affaires en lançant une activité de fabrication de marionnettes parlantes censées imiter la personnalité de la personne à qui on l’offre. Elle est mariée à Fletcher, un ébéniste d’art qui a du mal à vendre ses créations, végétarien amateur de bio et ennemi de la malbouffe qui nourrit l’Amérique. Belle-mère épanouie de deux adolescents, elle s’apprête à accueillir son frère, musicien de jazz surdoué provisoirement dans la dèche.
A l’aéroport, elle voit débarquer un Edison lesté d’un bon quintal. Se voilant la face dans un premier temps alors que son mari exprime son dégoût de cet homme qui a perdu toute dignité en se gavant de calories toute la journée, elle va prendre la décision qui s’impose pour aider son frère à maigrir.
Mais peut-on sauver quelqu’un qui se suicide à petit feu ? Souffrant de quelques longueurs, « Big brother » est un roman plus ou moins autobiographique qui décrit, non sans humour et avec une certaine cruauté, le regard que nos sociétés portent sur l’obésité alors qu’elles nous encouragent à consommer toujours plus. Ne ménageant pas le lecteur qui a l’impression, lui aussi, de suivre une cure d’amincissement, « Big brother » s’interroge sur le rapport au corps, sur cette enveloppe qui n’est qu’une apparence et sur la superficialité de nos jugements. Enfin, ce livre est une belle histoire de fraternité.
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