Critique – Billy Summers – Stephen King – Albin Michel
Quel est le moyen le plus radical pour se débarrasser des méchants ? Les tuer. C’est ce que pense Billy Summers qui lie morale, la sienne qui fait fi de la justice institutionnelle, et travail, le quadragénaire étant tueur à gages.
Avant de prendre sa retraite, une dernière mission lui est confiée et celle-ci, on s’en doute, ne sera pas de tout repos.
Qui a conduit ce « gars bien » à devenir un assassin, avec des principes certes, mais un assassin tout de même ?
Billy le confie dans un roman autobiographique qui revient sur une enfance marquée par le meurtre de sa petite sœur de neuf ans qu’il a vengée en liquidant le méchant tortionnaire et sur son engagement dans l’armée pour laquelle il deviendra sniper en Irak.
Volonté d’éradiquer le mal et dextérité dans le maniement des armes, voilà ce qui définit le héros du dernier roman de celui qu’on présente comme le maître de l’épouvante.
Mais, cette fois-ci, Stephen King délaisse les codes du genre qui l’a fait connaître pour offrir au lecteur un roman bien noir habité par des violeurs, des menteurs et des corrompus. Bref, que des méchants que le redresseur de torts abhorre.
Si la trame policière est bien convenue et fleure le déjà-lu, le récit vaut surtout pour l’importance qu’il accorde à l’écriture et à la littérature.
En se faisant passer pour un demeuré. Billy Summers donne le change auprès de son « employeur » Nick. Il est en effet amateur de romans et « Thérèse Raquin », modèle de noirceur, ne le quitte jamais. Il affectionne aussi Thomas Hardy, William Faulkner, Ian McEwan et David Foster Wallace…
Devenir un auteur serait le prolongement de cet exercice solitaire qu’est la lecture et surtout un moyen d’exorciser un passé douloureux qui a participé à la construction de l’homme qu’il est devenu.
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