Critique – Désolations – David Vann
Comme dans « Sukkwan Island », son précédent (et premier) roman , David Vann traite de l’incommunicabilité entre les êtres, surtout ceux qui appartiennent à la même famille. Sur fond de neige et de glace, Irène et Gary, la cinquantaine bien tassée, voient leur union de trente ans se déliter.
C’est Gary qui porte l’estocade en entreprenant, sur une île perdue de l’Alaska, la construction d’une cabane à partir de laquelle il pourra s’adonner à ses passions contrariées : la chasse et la pêche. En réalisant ce rêve, Gary cherche, inconsciemment, à fuir cette femme qu’il ne supporte plus et une vie qu’il estime avoir sacrifiée. Quant à Irène, elle réagit à la situation en somatisant. Assaillie par de terribles migraines, elle sombre peu à peu dans la folie. Rhoda, leur fille, assiste impuissante à la destruction programmée du couple que formaient ses parents. Elle aussi entretient une relation douloureuse avec Jim, un homme de dix ans son aîné qui se refuse à vieillir et qui est incapable de s’engager. Lui aussi, à l’instar de Gary, cherche à échapper à une vie trop bien rangée.
En décrivant avec minutie les rapports entre les êtres, David Vann dénonce implicitement les leurres du mariage et, allant plus loin encore, souligne la vacuité et l’hypocrisie des relations humaines. C’est effrayant et poignant
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