Critique – Désordre – Penny Hancock
Sonia vit ce qu’on appelle la crise de la quarantaine. Sa fille unique est partie faire des études. Son mari, plus âgé qu’elle, est souvent absent. De toute façon, tout contact physique avec ce corps marqué par la sénescence (il a 15 ans de plus qu’elle) la dégoûte. Elle reste seule dans la maison dont elle a hérité de ses parents. Située dans le quartier londonien de Greenwich, elle domine la Tamise, personnage à part entière de ce roman, fleuve à la fois rassurant, parce qu’il rappelle l’enfance, et inquiétant, pour les mêmes raisons.
Au bord de la dépression, Sonia va séquestrer Jez, 15 ans, le neveu d’Helen, l’une de ses amies. Pourquoi ? Parce qu’elle s’ennuie, parce qu’il est jeune, vierge de toute trace de vieillissement, parce qu’il lui rappelle son Seb, celui avec lequel elle faisait les 400 coups, en adoration devant ce garçon plus âgé qui se plaisait à la manipuler et à la faire souffrir, parce qu’elle-même a peur de vieillir et qu’elle a envie de capter cette jeunesse régénérante…
Thriller psychologique, « Désordre » est un livre habilement construit, avec des retours en arrière, du temps de l’insouciance, où se mêlent les voix de Sonia et d’Helen, la tante qui perd pied rongée par la culpabilité. Un vrai coup de cœur.
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