Critique – Eux – Joyce Carol Oates – Stock
Sur une trentaine d’années (des années 1930 aux années 1960), Joyce Carol Oates, coutumière des histoires de familles compliquées, nous embarque à Detroit, Michigan.
Elle se penche sur trois membres du clan Wendall : Loretta, la mère, alcoolique et fantasque mais qui cherche néanmoins à joindre les deux bouts pour élever ses enfants issus de plusieurs pères, Jules, l’aîné, et Maureen, sa cadette.
A part Jules, qui tente de s’échapper de sa condition, chacune sera marquée par son destin. Loretta et Maureen passent à travers leurs vies avec fatalisme, incapables d’imaginer un autre sort que celui qui leur était assigné à la naissance. Leur existence misérable matériellement et moralement n’est faite que de déménagements, de promiscuité, de violences, de cris. Leur seule manière de se dédouaner de cette situation est de trouver des boucs émissaires : les Noirs et, surtout, les hommes représentés comme des brutes obsédés par le sexe avec lesquels l’incompréhension est totale.
Comme souvent, Joyce Carol Oates restitue avec finesse et psychologie dans un style fait de circonvolutions l’ennui des petites vies étriquées mais vivre pendant 650 pages avec les Wendall, c’est trop ! Certains passages sont même ridicules. Je pense à ceux qui relatent la relation entre Jules et Nadine. On est pas loin de la collection Harlequin. En mieux écrit évidemment.
« Eux » est l’un des premiers textes de l’auteure américaine. Elle s’inspire de la vie de Maureen Wendall, l’une de ses élèves.
EXTRAITS
- « De toute façon, on vous ramène toujours. Au même endroit. « dit Carol.
- « Tout le monde est-il comme cela, à essayer de se libérer ? A manœuvrer pour se sortir de l’emprise des autres ? »
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