Critique – Fugitifs – Christopher Sorrentino – Sonatine
La lecture de « Fugitifs » a laissé dans mon esprit un sentiment mitigé.
J’ai beaucoup aimé le style flamboyant, l’humour et la façon dont l’auteur décrit certains aspects d’une Amérique qui subit de plein fouet la crise du monde de l’édition et de la presse papier, autant de signes d’une société qui ne lit plus, ne prend plus le temps de se poser pour réfléchir sur le monde qui l’entoure ou tout simplement pour vagabonder.
En revanche, les personnages qui incarnent l’histoire, qui n’en est pas vraiment une, ne m’ont pas intéressée et je n’ai pas compris où Christopher Sorrentino voulait en venir.
Le romancier new-yorkais Sandy Mulligan s’installe dans une petite ville du Nord-Michigan espérant y trouver l’anonymat, l’envie d’écrire, d’oublier le naufrage de son mariage avec Rae et la fin de sa relation avec sa maîtresse Susannah (pour une raison que nous tairons, comme le fait le protagoniste, car l’un des thèmes du livre est : comment peut-on réinventer sa vie à coups de mensonges, de secrets et de non-dits).
Il rencontre John Salteau, un conteur de légendes indiennes qui intervient dans les bibliothèques, et Kat, une journaliste venue de Chicago pour enquêter sur le personnage précédent suspecté d’avoir volé de l’argent d’un casino.
Bref, je me suis un peu perdue dans les brillantes divagations de l’auteur. Seule la fin, magistrale, donne un sens à un ensemble auquel je ne trouve pas de cohérence ou alors cela m’a échappé.
Merci à Babelio et aux Editions Sonatine de m’avoir envoyé ce livre.
EXTRAITS
- Ton enfance bousillée t’a laissé quelques traits distinctifs, dont zéro sens des responsabilités et une sorte d’obsession du secret.
- Etait-ce de là que ma fascination pour Salteau m’était venue ? Son appropriation de ces légendes sans exigences qui évoquaient un monde à l’écart du commerce, où les choses apparaissaient, recevaient un nom et la permission d’exister en harmonie les unes avec les autres ?
- Le présent n’était qu’angoisse, le futur était la perspective annoncée d’une douleur inconcevable, et désormais le passé se faisait saillant dans son irrécupérabilité.
- Seule la mort offre le temps nécessaire pour maudire la vie autant qu’elle le mérite.
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