Critique – Ici n’est plus ici – Tommy Orange – Albin Michel

Critique – Ici n’est plus ici – Tommy Orange – Albin Michel


Déception est le mot qui me vient immédiatement à l’esprit après avoir refermé le premier livre de Tommy Orange.

La désillusion est d’autant plus forte que, à part quelques exceptions, les critiques sur Babelio sont plutôt favorables et que la presse l’a designé « Meilleur roman de l’année », qu’il fut finaliste du prix Pulitzer et du National Book Award et auréolé du PEN/Hemingway Award. Mystère !

Le parti pris de l’auteur, d’origine cheyenne, est de faire sortir ses compatriotes de leurs réserves où l’imaginaire collectif les parque souvent, pour les introduire dans un milieu urbain, celui d’Oakland où est né Tommy Orange.

Via une douzaine de personnages qui se préparent à participer à un gigantesque pow-wow, célébration de l’identité indienne, le primo-romancier souligne tous les maux dont souffre la communauté : drogue, alcoolisme, délinquance, suicide… Sur fond d’irresponsabilité parentale et d’oubli des racines.

On saute d’un protagoniste à un autre sans pouvoir s’imprégner de son caractère et de sa psychologie. Le résultat est que les voix qui peuplent ce roman choral ne nous touchent pas.

Mais, lorsque Tommy Orange évoque l’histoire des Autochtones, massacrés par les colons européens, son propos devient plus intéressant.

« Les gens sont emmurés dans l’Histoire, et l’Histoire est emmurée en eux » écrivait en effet James Baldwin.

On aurait aimé que l’écrivain approfondisse ce thème et que ses personnages l’incarnent.

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