Critique – Le roman du mariage – Jeffrey Eugenides
En ouvrant « Le roman du mariage », on pouvait craindre de tomber sur une version intello d’Harlequin. Heureusement, Jeffrey Eugenides, il l’a prouvé avec « Virgin suicides » et « Middlesex », est un grand écrivain.
Nous sommes au début des années 1980 dans une université américaine. Alors que Madeleine étudie la littérature, ses petits camarades se passionnent pour la sémiotique et se gargarisent de références à Barthes, Deleuze et Derrida.
Maddy, elle, se passionne pour le roman anglais du 19ème siècle dont la plus célèbre représentante est Jane Austen. Avec son âme de petite bourgeoise romantique, elle rêve du grand amour. Mitchell, féru de théologie, est un sérieux postulant mais c’est sur Leonard que la jeune femme va jeter son dévolu, se dévouant à aider ce garçon maniaco-dépressif dont l’effrayante maladie est tellement bien décrite par l’auteur qu’on ne peut qu’éprouver de l’empathie pour lui.
Au-delà de l’éternel thème du trio amoureux, « Le roman du mariage » est aussi une réflexion sur le statut de la femme dans nos sociétés contemporaines. A-t-il vraiment évolué alors qu’on voit, souvent avec agacement, Maddy se sacrifier à une cause qu’elle sait perdue ? Sous le regard dépité de ses parents qui auraient préféré un meilleur parti pour leur fille.
Un roman brillant, intelligent et d’une grande finesse psychologique. Peut-être parfois un peu bavard…
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