Critique – Papillon de nuit – R. J. Ellory – Sonatine

Critique – Papillon de nuit – R. J. Ellory – Sonatine


Dans le couloir de la mort, Daniel Ford attend d’être exécuté. Douze ans qu’il y moisit, condamné pour avoir assassiné son meilleur ami.

Pour éviter qu’il ne se suicide, ce qui empêcherait les voyeurs de participer à la fête, il est soigneusement surveillé par un certain M. West, « un enfoiré mesquin et sadique ».

Un prêtre lui rend visite pour recueillir ses dernières confessions. C’est l’occasion pour Daniel de retourner dans le passé et de raconter son amitié avec Nathan Verney qu’il rencontre alors qu’il n’a que six ans. Nathan est noir, fils d’un révérend. En 1952, alors que la ségrégation sévit toujours aux Etats-Unis, l’amitié entre un Noir et un Blanc est plutôt rare. Elle grandit, se renforce, se gâte parfois sur fond de lutte pour les droits civiques, d’activisme du KKK, de guerre du Vietnam qui broie la jeunesse américaine en révolte, d’apprentissage de la vie et d’éveil à la sensualité.

Mêlant récits intimes et fresque historique, R. J. Ellory, avec son sens du récit, fait le portrait touchant d’un jeune homme ordinaire épris de liberté emprisonné dans les filets d’une justice inique qui laisse peu de chance à celui qui clame son innocence. C’est aussi une très belle histoire d’amitié et une leçon de tolérance.

EXTRAIT

J’ai compris qu’alors que nous nous considérions comme des gamins, le monde nous voyait désormais comme des hommes.

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