Critique – Un crime parfait – David Grann

Critique – Un crime parfait – David Grann


Vous qui ne raffolez que des polars-pavés de plus de 400 pages, laissez-vous prendre, pour une fois, par ce minuscule et joli (dans sa présentation) livre de 80 pages. D’autant plus qu’il ne coûte que 3 euros.

En parfait journaliste d’investigation héritier de Truman Capote, David Grann, journaliste au New Yorker, s’est emparé d’un fait divers pour le disséquer. Tout commence à la manière d’un polar classique : le cadavre d’un noyé est retrouvé en Pologne. L’homme a été assassiné. L’enquête ne donne rien. Trois ans plus tard, en 2003, un policier entêté rouvre le dossier et découvre un lien entre la victime et une certain Krystian Bala. Ce philosophe de formation, mythomane de génie, est nourri de Nietzsche et de sa théorie du surhomme mais aussi de Derrida qui soutient que le langage supplante la réalité, est l’auteur d’un roman violent « Amok » dans lequel il décrit son crime avec minutie.

Ce court texte écrit dans un style épuré, minimaliste et glaçant nous embrouille avec ces allers et retours incessants entre la fiction et la réalité, le mensonge et la vérité.

C’est fascinant et j’ai hâte de lire, du même auteur et chez le même éditeur, « Le caméléon » qui retrace le parcours de Frédéric Bourdin.

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