Critique – Un silence brutal – Ron Rash – Gallimard
J’ai découvert Ron Rash en lisant en 2009 son premier roman, l’excellent « Un pied au paradis ». Depuis, aucun de ses écrits ne m’a échappé et aucun ne m’a autant bouleversée que ce texte fondateur. Même si j’ai aussi beaucoup apprécié « Une terre d’ombre » et « Par le vent pleuré ».
« Un silence brutal » fait partie des livres un peu en-deça. Au cœur des Appalaches, le shérif Les s’apprête à prendre sa retraite à 51 ans. L’approche de son départ ne l’empêche pas de poursuivre les dealers de meth, cette drogue aux effets ravageurs et aux conséquences désastreuses comme celle de mettre un bébé dans un micro-ondes.
De son côté, Becky, avec laquelle il entretient une amitié amoureuse, arpente les montagnes et la rivière à la découverte des plus belles espèces animales tout en se récitant des poèmes.
Tous les deux sont hantés par un passé dramatique : la dépression et le suicide de sa femme dont il se sent responsable pour le premier ; le spectacle d’une fusillade alors qu’elle était enfant, l’abandon de ses parents et un mari écoterroriste pour la seconde qui trouve dans ses chers paysages un refuge. Autre point commun entre ces deux-là : la défense de Gerald, un septuagénaire bougon, braconnier à ses heures, accusé d’avoir pollué la rivière.
Roman choral dans la lignée du Nature Writing engagé, « Un silence brutal », au-delà d’une intrigue policière qui n’est qu’un prétexte à dénoncer les méfaits de la drogue et de la pollution, est avant tout l’histoire de deux solitudes. Il manque un ressort dramatique pour dynamiser un récit qui hésite entre la contemplation et l’action.
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