Critique – Vert-de-gris – Philip Kerr
C’est dans sa huitième aventure, « Prague fatale », le dernier livre de Philip Kerr publié en France, que j’ai découvert Bernie Gunther, flic désabusé et cynique protégé de Heydrich alors qu’il déteste les Nazis et qu’il n’adhérera jamais à leur parti. Pourtant, il ne prendra jamais les armes contre eux et c’est davantage avec ses mots et son humour qu’il exprimera sa défiance vis-à-vis d’un régime honni.
« Humain trop humain », ainsi apparaît ce personnage récurrent dans « Vert-de-Gris », le septième épisode de ses pérégrinations, tant l’instinct de survie l’habite. Nous sommes en 1954, Bernie est à Cuba lorsqu’il se fait cueillir par les services secrets américains qui attendent de lui qu’il les aide à confondre Erich Mielke, assassin notoire pendant la seconde mondiale et actuel chef de la Stasi, service de la sécurité de l’Etat est-allemand.
Enfermé à Landsberg à Berlin, fameuse prison qui accueillit le non moins fameux Adolf Hitler après le putsch avorté à Münich en 1923 et, après le conflit mondial, des criminels de guerre, notre « héros », qui a désormais la cinquantaine bien tassée, raconte son parcours sautant d’une période à une autre. Pendant ce temps, le lecteur est un peu perdu entre les différents événements que Bernie a vécus et les personnages qu’il a rencontrés.
Reste que ce roman, que je ne qualifierais pas de policier tant il oscille entre le genre espionnage et historique, est très bien documenté et qu’il jette un œil avisé sur certains pans de notre histoire.
Je pense en particulier aux camps d’internement du sud de la France qui regroupèrent des antifascistes dont le célèbre Arthur Koestler.
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