Critique – À Dieu vat – Jean-Michel Guenassia – Albin Michel


Depuis son « Club des incorrigibles optimistes » (2009) Jean-Michel Guenassia affectionne les amples fresques habités de personnages chahutés par les convulsions de l’histoire.

C’est autour d’une figure féminine que s’organise son dernier opus.

Arlène est née dans un foyer modeste d’une mère couturière et d’un père menuisier volage et absent aux faux airs de Rudolph Valentino.

Très douée pour les études, elle se prend de passion pour les mathématiques et entend bien devenir ingénieur, un fantasme dans une société dominée par les hommes.

Même sa mère s’oppose à son projet mais la petite a un fort caractère et fera fi des obstacles.

Par les hasards de la vie, elle grandira auprès de trois enfants de son âge issus de familles aisées de Saint-Maur.

De l’amour aux désillusions en passant par les amitiés, les trahisons, les rancœurs, la jalousie, la vengeance, Jean-Michel Guenassia liste toutes les passions humaines sur fond de trois conflits (la Seconde Guerre mondiale, les guerres d’Indochine et d’Algérie) conférant un côté fourre-tout à son récit centré autour d’Arlène, incarnation de la condition de la femme.

Les pages les plus intéressantes concernent les essais nucléaires effectués dans le désert algérien qui ont irradié des centaines de personnes. Un épisode peu connu de notre histoire qui fait froid dans le dos parce que le secret a été bien gardé par l’État français.

Comme si Hiroshima et Nagasaki n’avaient pas eu lieu.

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