Critique – Avant la chute – Fabrice Humbert
« Avant la chute » prend un peu le même parti pris que celui de « La fortune de Sila » publié deux ans avant. En plaçant ses personnages dans des lieux et des contextes différents, Fabrice Humbert dénonce cette fois-ci la violence de nos sociétés gangrenées par le trafic de drogue.
Composé de trois histoires n’ayant qu’un lointain lien entre elles, ce roman fait défiler les destins de deux sœurs. Obligées de fuir la Colombie après l’assassinat de leur père, elles rêvent de rejoindre les États-Unis. Avant d’atteindre l’Eldorado, elles vont devoir passer par le Mexique et vivre la tragédie des migrants.
Le sénateur mexicain Fernando Urribal, richissime propriétaire terrien est, malgré sa puissance, pris en tenaille entre son passé sulfureux de flic et les menaces des narcos.
Quant à Naadir, excellent élève dans un environnement peu propice, il observe avec une certaine distance la banlieue où il vit phagocytée par les dealers.
La mondialisation est à l’œuvre. Pas toujours pour le meilleur. Bien souvent pour le pire.
EXTRAITS
- « Ils n’étaient pas des bons élèves, ils étaient des miraculés de la sociologie. Ils n’aimaient pas particulièrement la télévision et les jeux vidéo, ils n’étaient pas obsédés par les pornos sur Internet, ils ne trouvaient pas leur revanche scolaire dans la terreur et le règne de la force. Ils aimaient les livres, l’école et les professeurs. Ils étaient plus nombreux qu’on ne le pensait et si certains cédaient en cours de route, d’autres continuaient leur chemin antigravitationnel, exceptions aberrantes. » (p. 58).
- «Trouver un endroit, trouver un lieu. C’est un peu ça, la vie, non ? Hein, Norma ? Arrêter de fuir comme des rats et se poser dans un lieu qu’on aime, pour y mener sa vie, tout calmement. » (p. 238).
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