Critique – Babylone – Yasmina Reza – Flammarion
Elizabeth, la narratrice, s’ennuie ferme dans son petit appartement de Deuil-l’Alouette où elle vit avec Pierre, son mari, la soixantaine comme elle. Elle a noué des relations amicales avec un habitant de l’immeuble, un certain Jean-Lino.
Pour saluer l’arrivée du printemps, elle organise une petite fête où elle convie amis, relations de travail et le fameux voisin flanqué de son épouse Lydie. Mais la sauterie tourne au drame. Jean-Lino se moque de sa femme, une écolo inconditionnelle. De retour dans son logis, Lydie donne un coup de pied au chat adoré de son mari qui l’étrangle.
Comment se débarrasser du corps ? Jean-Lino pense immédiatement à sa gentille voisine…
Huis clos grinçant sur le couple, la vieillesse, la solitude, « Babylone » dézingue la médiocrité du quotidien et se moque du politiquement correct qui utilise des concepts creux à tort et à travers (tolérance, créer du lien, devoir de mémoire, travail de deuil…).
Et à la manière d’un Pascal Garnier, l’un des maîtres du roman noir à la française, Yasmina Reza insère quelques grains de sable dans les mécaniques bien rodées des petites vies mesquines.
EXTRAITS
- Est-ce qu’on a raison de vouloir se faire aimer ? N’est-ce pas une de ces tentatives toujours calamiteuses ?
- Quand tu fais la gueule à vingt ans c’est sexy, quand tu la fais à soixante c’est chiant.
- Peut-être qu’on invente sa joie. Peut-être que rien n’est réel, ni joie, ni peine.
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