Critique – Des diables et des saints – Jean-Baptiste Andrea – L’Iconoclaste
Aéroports et gares, tous lieux de passage dotés d’un piano. Un vieil homme joue « comme un dieu ». Il ne réclame pas d’argent. Il s’appelle Joe et il attend une femme.
Pour expliquer cette expectative, il nous entraîne quelques décennies en arrière. En 1969, précisément. L’année de ses 16 ans.
Il vit alors avec ses parents et son insupportable petite sœur et prend des cours de piano avec un talentueux mais exigeant professeur qui ne voit que par Beethoven. « Chez Ludwig, il y a tout. L’avant et l’après » assène-t-il.
Un accident d’avion dans lequel se trouvaient les trois uniques membres de sa famille le laisse seul. Il est alors envoyé dans une vallée perdue des Pyrénées où se trouve un orphelinat dirigé par un abbé cruel et pervers secondé par un surveillant brutal et sadique. Il y découvrira l’amitié, la solidarité et aussi l’amour, des sentiments qui l’habiteront tout au long de sa vie.
Rythmé par les sonates pour piano de Beethoven, « Des diables et des saints » est le récit d’une enfance marquée par une violence qui ne parviendra pas à briser les rêves de liberté. Et c’est le cœur serré, entre rires et larmes, entre poésie et barbarie, entre beauté et abjection, entre onirisme et terrible réalité, que nous suivons le jeune Joe dans ses obsessions, ses espoirs et sa soif de vivre.
EXTRAITS
- Je voulais l’embrasser depuis longtemps, depuis le premier feu, depuis les bisons dansants sur des tableaux de pierre.
- Si mon regard est un peu lointain, parfois, pardonnez-moi. C’est que mes yeux ont trop longtemps fixé des royaumes oubliés.
- Il y avait pire que d’être orphelin de ses parents, c’était d’être orphelin de soi.
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