Critique – Dix-sept ans – Eric Fottorino – Gallimard

Critique – Dix-sept ans – Eric Fottorino – Gallimard


Près de dix ans après avoir évoqué la mémoire de son père adoptif et cinq ans après « Le marcheur de Fès » qui rend hommage à son géniteur, Eric Fottorino poursuit la quête de son identité familiale en se penchant sur le destin de sa mère qu’il n’a jamais comprise et avec laquelle il a toujours eu des difficultés à communiquer.

Elle est pour lui une énigme alors qu’elle approche de la fin de sa vie.

Le déclic a lieu lorsque celle qu’il appelle Lina et non maman annonce à ses fils qu’elle a donné naissance à une petite Marie en 1963 alors qu’Eric n’avait que 3 ans. La grand-mère de l’auteur qui stigmatise les « chaleurs de lapine » de sa fille oblige cette dernière à abandonner l’enfant. Une blessure qui fonde le mystère du comportement de Lina.

En se rendant à Nice, ville où il est né, Fottorino revient sur les traces de ses origines et, lui qui avait perdu la mémoire de l’enfance, est submergé par les souvenirs. Il découvre que sa mère l’a vraiment aimé.

Récit d’un malentendu, « Dix-sept ans » est le portrait touchant et délicat d’une femme abandonnée et seule à vivre avec sa douleur.

EXTRAITS

  • La preuve de sa solitude, c’étaient ses chats.
  • Je me demande, petite maman, est-on juif par la mère ou par la peur ? Comme il avait peur, Moshé. Etre juif, c’est avoir peur, c’est tout ce qu’il m’aura dit avant de mourir, l’année de nos retrouvailles tardives, j’avais passé quarante-cinq ans. Je suis le fils de cette peur ajoutée à la tienne, ta peur d’être abandonnée.
  • Je suis le fils d’une pute qu’un salaud de juif a tringlée avant de se tirer.
  • Juste une jeune fille livrée au gang des soutanes.
  • Nice, bord de mère.

+ There are no comments

Add yours